65% des sociétés cotées, hors CAC 40, ont amélioré leur trésorerie en 2009
ATH, association technique de cabinets d'audit et de conseil,
lance le second ouvrage de sa collection l'Observatoire de l'information
financière dans la continuité de l'ouvrage dédié aux rémunérations des
dirigeants de sociétés cotées paru pour la première fois en 2009. Son
objectif est d'éclairer les décideurs économiques, les institutionnels,
les entrepreneurs et l'ensemble de leurs partenaires sur les grands
sujets d'actualité économique et financière. Le nouveau thème abordé
pour cette étude est le tableau des flux de trésorerie de 150 sociétés
cotées.
La trésorerie est un poste stratégique pour les sociétés et tend à
être observée de plus en plus par les utilisateurs des états
financiers. Le tableau des flux de trésorerie est l'outil privilégié
dans l'analyse de ses composantes. L'étude porte sur l'évolution de la
trésorerie des 153 sociétés à travers un tableau agrégé des 153 Tableaux
de flux.
2009 : ANNÉE DE TOUS LES DANGERS POUR LA TRESORERIE ?
Du fait d'un ralentissement significatif de l'activité économique,
les 153 sociétés du panel ont vu leur chiffre d'affaires de 2009
baisser de 8,7% par rapport à 2008 conduisant à une diminution de leur
capacité d'autofinancement de 11,9% ; la capacité d'autofinancement
cumulée des 153 sociétés étudiées est passée de 32,7 Milliards en 2008 à
28,8 Milliards en 2009.
Les sociétés étudiées ont dû faire preuve de rigueur pour pallier
la carence d'entrées de liquidités en utilisant plusieurs leviers.
D'une part, elles ont optimisé la gestion de leur besoin en fonds
de roulement par le biais d'un déstockage massif et en appliquant la loi
de modernisation de l'économie relative à la réduction des délais de
paiement. La baisse du besoin en fonds de roulement a généré un flux
cumulé de 5,4 Milliards d'euros de trésorerie en 2009 pour les 153
sociétés. En tenant compte des autres sorties de trésorerie liées à
l'activité qui n'ont été que de 4,3 Milliards en 2009 (pour 6,5 en
2008), la trésorerie générée par l'activité a été de 29,9 Milliards en
2009 (pour 27,1 en 2008).
Du côté des investissements, les entreprises ont, de manière
générale, diminué leurs croissances externes de l'ordre de 72% et les
investissements de 28,5%. Les sorties de trésorerie liées aux
investissements n'ont été que 17,2 Milliards d'euros en 2009 au lieu de
29,7 Milliards en 2008.
Tous ces efforts ont permis de se constituer une trésorerie
disponible importante en 2009 de 12,7 Mds € alors que celle ci était
négative l'année précédente (-2,6 Mds €).
En termes de financement, les sociétés du panel ont par ailleurs
engagé un processus de désendettement s'élevant à un montant cumulé de
3,6 Milliards d'euros sur 2009 tout en sollicitant leurs actionnaires à
la participation au capital à hauteur de 2,7 Milliards pour
recapitaliser les fonds propres des sociétés ce qui leur a permis
d'améliorer leur ratio d'endettement. En tenant compte des dividendes
versés (moins 5,7 Milliards) et des autres financements (plus 1,3
Milliard), le solde net de trésorerie liée aux opérations de financement
correspond à une sortie de trésorerie de 5,4 Milliards d'euros (alors
qu'il était positif de 4,2 en 2008).
En synthèse, il en résulte une augmentation globale de la
trésorerie des entreprises étudiées six fois plus importante en 2009
qu'en 2008 : +7,1 Milliards d'euros pour
+1,2 Milliards d'euros en 2008. Les 153 sociétés du panel
disposent ainsi d'une trésorerie cumulée de 35,2 Milliards d'euros à fin
2009 (pour 28,1 à fin 2008).
Cette situation traduit un attentisme de la part des chefs
d'entreprises à fin 2009 lié à un manque de visibilité sur l'horizon
économique.
Néanmoins, il apparaît à la fin du premier semestre 2010, un
regain d'optimisme de ces entrepreneurs avec une volonté d'investir à
nouveau dès le second semestre 2010.
FACE A UNE HETEROGENEITE DES PRATIQUES UNE CLARIFICATION DES TEXTES DEVIENT NECESSAIRE
L'étude propose également une analyse technique du Tableau des
flux de trésorerie - dit TFT - et constate que, malgré les
recommandations des différentes institutions françaises, telles que
l'Autorité des marchés financiers ou le Conseil national de la
comptabilité, qui viennent étayer les dispositions de la norme
financière internationale sur le TFT, les sociétés cotées soumises aux
IFRS communiquent une information financière hétérogène. La
compréhension et la comparabilité des TFT entre les différentes sociétés
s'avèrent donc peu aisées.
Il apparaît important de réformer les principes d'établissement et
de communication de l'information financière relative au TFT. C'est
dans cette optique que l'International Accounting Standards Board
travaille actuellement sur un nouveau projet de norme IFRS concernant la
présentation des états financiers.
L'association ATH propose dans son étude quelques pistes de réflexion destinées à :
- préciser et harmoniser les concepts,
- renforcer l'importance des notes annexes au TFT,
- encourager les référencements croisés entre le TFT et les autres composants des états financiers,
- uniformiser les exigences en termes d'informations à fournir,
- définir des indicateurs-clés,
- recommander un niveau de détail minimum pour certaines notions.
Comme le souligne Pascal Imbert, Président de Middlenext, «
l'Observatoire ATH milite pour une harmonisation plus poussée des
concepts et méthodes mis en œuvre. Cette harmonisation rendrait plus
aisée la tâche des responsables financiers. Elle permettrait aussi, et
surtout, une exploitation plus efficace du Tableau des Flux de
Trésorerie par ses utilisateurs. Un TFT qui est une véritable mine
d'informations, ce que cette étude remet fort utilement en lumière.»
Source ATH
ATH, créée en 1968, est une association technique qui regroupe 22 cabinets d'audit et de conseil.
Laurent Leloup