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Le blog du Credit Manager 2.0
1 juin 2011

En Europe, les retards de paiement des entreprises retombent à 13,5 jours, valeur de pré-crise

L’Allemagne et les Pays-Bas renforcent leur leadership, la France décroche légèrement. L’Ibérie est encore à la peine. Les retards de paiement des entreprises européennes reculent d’une demi-journée sur trois mois et de près d’une journée sur un an. A 13,5 jours, ils sont au plus bas depuis le printemps 2008 mais encore supérieurs d’une journée par rapport aux valeurs de 2007.
L’analyse permanente des balances âgées des entreprises, par le programme international DunTrade1, montre que, sur ce 1er trimestre 2011, l’Espagne (19,9 jours) et le Portugal (30 jours) pèsent encore sur la tendance globale. L’Irlande (18,1 jours) et le Royaume-Uni (17,3 jours) sont mieux orientés tout comme l’Italie (15,5 jours). En Belgique (12,9 jours), les retards de paiement sont au plus bas sous les 13 jours tandis qu’en France (12,3 jours), ils ne parviennent pas à descendre sous les 12 jours, seuil dépassé à l’été 2010. Le leadership allemand (8,2 jours) et néerlandais (7,9 jours) ne se dément pas.

Les retards de paiement des entreprises européennes sous le seuil des 14 jours en ce début 2011

En Europe au cours du premier trimestre 2011, les retards de règlement retombent sous les 14 jours et retrouvent leurs valeurs pré-crise du deuxième trimestre 2008 à 13,5 jours. Ce début d’année 2011 marque donc une amélioration sensible après une année 2009 proche des 15 jours de retard et 2010 encore au-dessus des 14 jours.

La tendance est encourageante mais le retour à des comportements de paiement d’avant crise est très progressif. Six mois avaient suffi pour que les retards de paiement passent de moins de 13 jours début 2008 à plus de 14 jours durant l’été, jusqu’à approcher 15 jours fin 2008. Depuis, les règlements fournisseurs restaient compliqués ou, au mieux, hésitants. Il a fallu attendre ce début d’année 2011 pour que la reprise s’accompagne véritablement d’un assouplissement du crédit interentreprises.

En dépit de cette amélioration, le taux d’entreprises respectant les échéances de paiement en Europe reste voisin de 40 %. Encore 6 entreprises sur dix règlent leurs fournisseurs en retard. C’est sur les gros retards que l’amélioration des conditions de paiement est la plus visible et la plus profi table pour les entreprises. Il y a un an, 9,5 % des entreprises européennes retardaient le paiement de leurs factures de plus de 30 jours. Ce taux approchait encore les 9 % fi n 2010 avant de tomber à 8,4 % ce premier trimestre 2011. L’évolution de ce pourcentage de mauvais payeurs est essentielle car elle donne le ton de la santé fi nancière des entreprises.

Le recul des longs retards sur ce premier trimestre est encourageant quant à la pérennité des entreprises européennes après deux années de record de défaillances.
La reprise est là et les trésoreries se détendent. Pour autant, le redressement est encore inégalement partagé et de fortes disparités sont encore observées selon les pays.

Sur le podium, l’Allemagne et les Pays-Bas s’échappent en tête tandis que la France peine davantage à résister, voire se dégrade légèrement

Les Pays-Bas, tout d’abord, tirent la performance de l’Europe. Les retards de paiement sont historiquement bas. Ramenés à moins de 12 jours depuis déjà cinq ans, ils sont tombés sous les 10 jours fi n 2009 et sont désormais sous la barre des 8 jours à 7,9 jours.

Plus d’une entreprise sur deux (54,5 %) règle ses factures à l’échéance ; elles étaient 46,7 % il y a un an. En Allemagne, les retards de règlement sont également très bas et se stabilisent un peu au-dessus des 8 jours à 8,2 jours. Au plus fort de la crise, entre l’été 2008 et l’été 2009, les reports de paiement sont restés maîtrisés ne franchissant la barre des 11 jours qu’en tout début de période. Près de six entreprises allemandes sur dix (59,5 %) payent leurs fournisseurs dès l’échéance voire en avance ; elles sont quatre sur dix en Europe.

Derrière ce duo performant, la France peine à résister. Si, durant la crise, les entreprises françaises ont stabilisé leurs retards de paiement sous les 12 jours, depuis l’été 2010, ces derniers ont à nouveau franchi ce seuil. Sur ce premier trimestre, les reports sont en moyenne de 12,3 jours. Cette tension se traduit par une moindre proportion d’entreprises respectant les échéances de règlement. Sur ce début d’année, moins d’une entreprise sur trois (31,7 %) respecte les dates de facture ; elles étaient 33,6 % fi n 2010 comme début 2010. Très en-dessous des ratios allemands et néerlandais, ce taux de très bons payeurs est également très inférieur à la moyenne européenne (40,3 %). Pour autant, la faiblesse du pourcentage français est davantage le refl et d’une culture résistante au respect des dates de contrat plus que de diffi cultés de trésorerie. En effet, si les retards de paiement sont nombreux et très gourmands en ressource de fi nancement pour les fournisseurs, ils restent généralement de courte durée. 38,2 % des retards de paiement se concentrent sur une période de 1 à 15 jours.

C’est le taux le plus fort en Europe. Malgré tout, 30 % des retards français restent supérieurs à 15 jours. 5,8 % dépassent même 30 jours, seuil qui traduit le manque de trésorerie de certaines entreprises. Les retards de paiement supérieurs à 30 jours sont en effet symptomatiques d’une trésorerie dégradée et d’une poursuite d’activité compromise. Altares constate, au travers des mesures de performance de ses scores de risque, que les entreprises reportant leurs règlements fournisseurs de plus de 30 jours présentent une probabilité de défaillance multipliée par six.

Derrière ce trio de tête, les pays hors péninsule ibérique présentent des tendances encourageantes

Ainsi, la Belgique est désormais proche de son voisin français. Les retards de paiement reculent très sensiblement sur ce début d’année 2011. Bloqués au-dessus des 14 jours depuis fi n 2008, ils descendent enfi n sous les 13 jours à 12,9 jours. 40,2 % des entreprises belges, en ligne avec la moyenne européenne, respectent les dates de facture ce premier trimestre 2011 ; c’est 5 % de plus qu’en 2010.

L’Italie avait enregistré une dégradation forte et rapide de ses comportements de paiement en 2008 avant de se redresser en 2010. Les retards de paiement avaient bondi au-dessus des 20 jours dès la fi n 2008. A partir de début 2010, ils sont passés sous les 17 jours et s’établissent début 2011 sous les 16 jours (15,5 jours). Pour autant, des efforts doivent encore être faits sur la ponctualité des paiements. Si 41 % des entreprises italiennes respectent les dates d’échéance sur ce premier trimestre 2011, soit près de 10 % de mieux qu’en France, il faut rappeler que les délais contractuels italiens sont relativement longs. Ceux-ci sont généralement proches de 90 jours pendant qu’ils sont inférieurs à 60 jours en France ou d’environ 30 jours aux Pays-Bas ou en Allemagne.

Au Royaume-Uni, les comportements de paiement des entreprises qui s’étaient dégradés plus tôt qu’ailleurs en Europe s’améliorent sensiblement. Les retards de paiement avaient approché les 19 jours fi n 2009 avant de retomber sous les 18 jours seulement en fi n 2010. Ce premier trimestre confi rme la tendance de fin d’année ; les retards redescendent désormais aux environs de 17 jours (17,3 jours).

Pour autant, moins d’une entreprise britannique sur quatre (24,7 %), taux stable, paye ses fournisseurs sans retard ; ce taux était de 33 % avant la crise. Le redressement est plus visible sur les grands retards. 11,6 % des entreprises britanniques reportent le paiement de leurs fournisseurs de plus de 30 jours, contre 12 % il y a trois mois et près de 13 % il y a 6 mois.

En Irlande, les retards de paiement se maintiennent au-dessus de 18 jours mais avaient dépassé les 22 jours sur le second semestre 2009. Dans ce pays, la proportion de règlements à la date d’échéance prévue est faible. Moins d’une entreprise sur cinq (19,62 %) paye sans retard. De plus, 10,2 % des entreprises irlandaises reportent encore leurs paiements de plus de 30 jours ; elles étaient néanmoins plus de 16 % sur le second semestre 2009.

Derrière ces pays bien orientés, la péninsule ibérique est isolée

En Espagne, les retards de paiement avaient surtout bondi à partir de l’été 2009 jusqu’à franchir les 23 jours au printemps 2010 au moment où ses voisins européens donnaient déjà le signal d’un redressement. Sur ce premier trimestre 2011, les reports de paiement redescendent timidement sous les 20 jours (19, 9 jours). Paradoxalement, 42,6 % des entreprises espagnoles respectent les dates d’échéances convenues mais cela tient à la longueur des délais contractuels pratiqués en Espagne. Ces derniers sont souvent longs, supérieurs à 90 jours. De plus, la tendance est mal orientée ; le taux de « bons payeurs » était de 43,1 % il y a trois mois et
45,7 % il y a un an.

Malgré des délais contractuels importants, les paiements fortement retardés sont nombreux. 14,9 % des entreprises espagnoles règlent leurs fournisseurs avec des retards supérieurs à 30 jours. Le voisin portugais n’amorce aucun redressement. Au Portugal, les retards de paiement ont franchi le seuil des 28 jours en été 2010 et passent désormais la barre des 30 jours. Comme en Espagne, les délais contractuels sont longs, pourtant seulement 19,9 % des entreprises portugaises respectent les échéances de paiement sur ce premier trimestre 2011. Elles sont plus nombreuses à reporter leurs règlements de plus de 30 jours (23,3 %). Et la tendance s’alourdit : 21,9 % il y a trois mois et 19,4 % il y a un an.

Les comportements de paiement s’assouplissent dans tous les secteurs http://xfru.it/MRateM
Altares
altares.fr
Jeudi 19 Mai 2011
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