Coface alerte sur la surchauffe des pays émergents
L'Argentine et le Vietnam inquiètent plus particulièrement l'assureur-crédit.
Les émergents sont confrontés à un «problème de riches»: lutter contre la surchauffe de leur économie - de 6 à 7% l'an dernier -, quand les pays développés cherchent à doper leur faible croissance. «Leur gestion macroéconomique fait face à un dilemme: contenir l'inflation qui accompagne cette forte croissance par des politiques monétaires et budgétaires restrictives, sachant que les hausses de taux d'intérêt contribuent à l'afflux massif de capitaux», explique le chef économiste de la Coface, Yves Zlotowski. Certains pays sont mieux armés, comme le Brésil, locomotive du continent sud-américain et l'un des premiers à avoir réagi, en relevant très tôt ses taux d'intérêt et en imposant des taxes aux entrées de capitaux.
Dilma Rousseff, successeur de Lula à la présidence, a également commencé à imposer des restrictions budgétaires. Si les capitaux continuent d'affluer, la croissance s'est un peu ralentie au premier trimestre, à 4,2%, contre 7,5% précédemment. «Le Brésil est une économie très diversifiée dans ses exportations, avec un marché interne dynamique. Surtout, le pays a su mener depuis dix ans d'importantes réformes structurelles», ajoute l'analyste.
À l'inverse, l'assureur-crédit est plus inquiet pour le voisin argentin, confronté à une forte inflation de 23%, où l'industrie fonctionne à plein régime, soutenue par la consommation et une politique budgétaire et monétaire très accommodantes. La surchauffe très importante est en partie masquée par un excédent de la balance courante tiré par les exportations de soja en Chine. Mais l'atterrissage risque d'être brutal en cas de choc.
En Asie, le maillon faible se situe au Vietnam,http://bit.ly/itOO0s
Par Anne Cheyvialle