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Le blog du Credit Manager 2.0
20 mai 2013

En France, l’activité est au point mort et les défaillances progressent

Les perspectives économiques françaises ne sont pas très enthousiasmantes selon un rapport du Crédit agricole. Entre croissance atone et faillites d'entreprises, les mauvaises nouvelles s'accumulent.f

Perspectives : Atlantico http://po.st/ZirUIC

La France n'atteindra pas sa cible de réduction du déficit public à 3% du PIB en 2013, en raison d'une conjoncture plus dégradée que prévu fin 2012 et début 2013. Le respect de cet objectif aurait nécessité un effort structurel supplémentaire de 10 milliards d'euros environ, soit un ajustement budgétaire total de près de 50 milliards sur un an. Cet effort aurait probablement fait basculer l'économie française en récession. C'est bien pour ne pas endommager excessivement la croissance que l'objectif est reporté à 2014.

L'activité française a reculé au quatrième trimestre 2012 (-0,3% t/t). Face à un environnement incertain, les chefs d'entreprise ont reporté leurs décisions d'investissement (-0,7% t/t) et largement déstocké (contribution de -0,4 point à l'activité). Cette contraction du PIB en fin d'année laisse un acquis de croissance négatif de 0,2%. C'est un handicap pour l'année 2013, auquel vient s'ajouter le repli attendu de l'activité au premier trimestre (-0,1% t/t prévu). L'incertitude générée par le résultat des élections italiennes devrait conforter l'attentisme des chefs d'entreprise. La consommation des ménages montre des signes d'essoufflement. Les achats d'automobiles subissent notamment le contrecoup de leur bond de décembre, lié à l'anticipation du durcissement du malus écologique au 1er janvier.

Au-delà de cet épisode récessif, l'activité devrait progresser à des rythmes trimestriels très ralentis (+0,1% en moyenne annuelle en 2013). Les freins à l'œuvre sont nombreux et puissants, à l'instar de l'assainissement des finances publiques. La loi de finances 2013 prévoit un effort structurel très élevé (38 milliards d'euros, soit 1,9 point de PIB) obtenu par un freinage des dépenses et surtout par une forte hausse des prélèvements fiscaux et sociaux. C'est un cocktail peu favorable à l'activité, notamment pour les entreprises, déjà contraintes par des débouchés médiocres, une productivité faible, des coûts salariaux élevés et des capacités de production excédentaires. Les marges, dès lors comprimées, vont peiner à se redresser, tout comme l'investissement, attendu en recul de 0,4% en moyenne annuelle.

Dans ce contexte, les entreprises n'auront pas d'autres choix que de poursuivre l'ajustement de leurs effectifs. Des créations d'emplois publics (contrats de génération et emplois d'avenir) atténueront l'impact de ce repli de l'emploi privé sur l'emploi total, mais ne suffiront pas à infléchir la courbe du taux de chômage, attendu en hausse jusque 10,7%1 fin 2013. Ainsi, la progression des revenus d'activité sera bridée, et dans son sillage, celles du revenu disponible brut et du pouvoir d'achat, qui continuerait à légèrement reculer, malgré le tassement de l'inflation. Ce profil de pouvoir d'achat n'est pas sans conséquence sur les dépenses des ménages. Néanmoins, grâce au potentiel de baisse du taux d'épargne, la consommation privée stagnerait en 2013 (c'est mieux qu'ailleurs en Europe, mais très loin de sa progression tendancielle d'environ 2% en moyenne annuelle). Les importations vont ainsi rester modestes. La contribution du commerce extérieur ne sera pas pour autant positive (elle devrait être neutre), les exportations restant affaiblies par un environnement européen peu porteur et des difficultés structurelles bien connues (offre insuffisamment compétitive, marges à l'exportation serrées, spécialisation géographique et sectorielle non optimale, taille des PME insuffisante, etc.)

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