Les défaillances d'entreprise restent à un niveau élevé

Les procédures de redressement ou de liquidation judiciaire n'ont baissé que de 0,8 % au deuxième trimestre et de 1,7 % depuis le 1 er  janvier, selon Altares.

L'indicateur est encore au vert mais c'est un vert si peu prononcé qu'il appelle à la plus grande vigilance. Au deuxième trimestre, 14.073 procédures de redressement ou de liquidation judiciaire ont été prononcées par les tribunaux, selon un bilan rendu public aujourd'hui par la société Altares, spécialisée dans l'information sur les entreprises. Le repli se limite à - 0,8 % par rapport au deuxième trimestre de 2010 (et à - 0,3 % si l'on inclut les procédures de sauvegarde). Ce qui fait que, sur l'ensemble du premier semestre, les défaillances d'entreprise n'auront reculé « que » de 1,7 % sur un an.

« Après un bond des faillites de l'ordre de 20 % à 30 % par trimestre pendant la crise, le mouvement de reflux demeure bien modeste, indique Thierry Millon, responsable des études chez Altares. La reprise de l'activité est encore très progressive et très inégale selon les secteurs. » Entre septembre 2008 et septembre 2009, période où les tribunaux n'ont pas chômé (voir graphique), 260 procédures de redressement ou de liquidation étaient prononcées par jour ouvré. Sur les six premiers mois de 2011, le nombre est encore en moyenne de 250...

Après l'embellie du début d'année (marquée par une croissance du PIB de 0,9 %), les très petites entreprises semblent avoir particulièrement souffert du ralentissement de l'activité au printemps (l'Insee anticipe une croissance de 0,2 %). Pour les entreprises de moins de trois salariés, les défaillances ont ainsi rebondi de 2,9 % par rapport au deuxième trimestre 2010. « Souvent situées dans les métiers de bouche, le commerce, la restauration ou les services à la personne, ces sociétés ont été directement touchées par une consommation atone », estime Thierry Millon. D'après l'Insee, les dépenses des Français en biens viennent d'afficher trois mois consécutifs de repli. « Avec des trésoreries déjà fragilisées par la crise, la moindre nouvelle chute de chiffre d'affaires peut faire basculer ces TPE vers la faillite », poursuit-il.

Amélioration pour les PME

Ces très petites entreprises concentrant les trois quarts des faillites, leurs difficultés masquent toutefois une amélioration plus nette chez les PME, http://dlvr.it/ZF5wf

Ecrit par Frederic SCHAEFFER
Journaliste