Entreprises : les risques de défaillances s'élèvent

L'agence de notation Standard & Poor's estime que 41 groupes européens pourraient connaître des défauts de paiement cette année.

Les entreprises européennes les plus fragiles vont affronter une année difficile. Selon Standard & Poor's, qui a passé au crible 676 sociétés de 30 pays européens notées BB+ ou en dessous, c'est-à-dire entrant dans la catégorie spéculative, 41 risquent de connaître des défaillances de paiement si la zone euro enregistre une croissance annuelle de 0,4% après une récession modérée en début d'année. Elles n'étaient que 34 à avoir été confrontées à des défauts de paiement l'année dernière. Soit 6,1% en 2012, contre 4,8% en 2011.

Le nombre d'entreprises en cessation de paiement pourrait être plus élevé si la zone euro connaissait une récession plus forte. Le pourcentage s'élèverait à 8,4%. Ce chiffre est encore loin des records atteints au troisième trimestre 2009 (11,9%) et au quatrième trimestre 2009 (14,7%). Mais les experts de Standard and Poor's estiment que ce scénario noir n'a que 40% de chances de se réaliser.

Fragilité des entreprises présentes dans les pays endettés

L'agence de notation constate que d'autres sociétés ont réussi à traverser avec succès les difficultés de ces dernières années. Bien notées par ses experts, car elles peuvent facilement emprunter, elles ont adopté des politiques financières prudentes et ont réduit leur dette. Elles sont mieux préparées qu'en 2008 à affronter les périodes de tempête.

Les entreprises les plus menacées dans les prochains mois sont celles qui vont avoir besoin de financements. Elles auront beaucoup de mal à en trouver, car les banques, qui doivent renforcer leurs fonds propres, vont mener une politique de crédits plus restrictive.

Les groupes très dépendants pour leurs activités du marché européen sont également fragilisés. Les plus exposés sont ceux qui sont très présents en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal et en Irlande, des pays durement touchés par la crise de la dette.

Les groupes présents dans l'énergie et les opérateurs de télécommunications, qui sont très dépendants de leur marché national, pourraient aussi être touchés. Ils ne sont pas les seuls. Selon les experts de Standard ans Poor's, des sociétés actives dans les transports sont dans la même situation. Les aéroports de Rome et de Copenhague risquent, par exemple, de subir les conséquences de la baisse des dépenses des consommateurs.

Les marchés des pays émergents http://goo.gl/GmoLl

Par Yann Le Galès Mis à jour le 20/01/2012 à 10:10 | publié le 19/01/2012 à 19:59 Réactions (4)

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