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Le blog du Credit Manager 2.0
16 mai 2012

Conjoncture : "Avec les élections, nous vivons une parenthèse"

INTERVIEW Selon Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface les indicateurs économiques dans la zone euro se sont fortement détériorés au 1er trimestre alors que la conjoncture est meilleure pour les entreprises aux Etats-Unis et au Japon.

Quelles sont les signaux positifs relevés sur les trois premiers mois de l'année ?

Pour ce trimestre, nous avons constaté de grandes divergences dans les pays avancés. Ainsi, dans notre étude, les Etats-Unis et le Japon s’améliorent, ils obtiennent d’ailleurs une évaluation positive. Cela nous conforte dans l’idée que les entreprises sont bien le point fort de l’économie américaine. En ce début d’année, elles ont engrangé des profits et leurs investissements en équipement enregistrent une croissance forte ce qui signifie qu’elles préparent l’avenir. Si la croissance se maintient autour de 2%, il se peut que nous attribuions la meilleure évaluation au marché américain à A1 au semestre prochain (stabilité de la croissance, bonne orientation du comportement de paiement des entreprises, dynamisme de l'investissement, rebond de la consommation des ménages) Or, je suis assez optimiste, la campagne des présidentielles ne devrait pas affecter négativement l’économie américaine.

L’autre bonne nouvelle concerne le Japon. Nous avions mis l’archipel sous surveillance négative après la contraction de l'activité suite au séisme et l'accident de Fukushima, mais le Japon confirme sa sortie de récession. D’autant que traditionnellement, les entreprises japonaises payent en temps et en heure, avec très peu de retards. L’expérience paiement étant à la fois bonne et stable, le Japon est revenu dans notre catégorie A1.

Quel est votre état des lieux sur la zone euro ?

Nos craintes se concentrent dans la zone euro car nos indicateurs continuent à se détériorer fortement. Sans surprises, les impayés des entreprises augmentent surtout en Europe du sud, en Italie, et en Espagne. Déjà il y a trois mois nous avions dégradé ces deux dernières économies en A4. Sur ce premier trimestre, nous avons décidé de dégrader le Portugal en B, car de notre point de vue, ce pays se trouve dans une situation encore plus difficile que celle présentée par l'Italie et en l'Espagne. Le pays est en récession et nous estimons que le risque de crédit des entreprises se détériore. Selon nous, un scénario de restructuration de la dette souveraine comme en Grèce n’est pas impossible au Portugal. D’autant que plus que les entreprises portugaises connaissent d'importants problèmes structurels. Elles ont notamment perdu énormément de part de marché à l’exportation et elles sont très endettées. Le pays se trouve actuellement à un niveau de risque intermédiaire, situé entre la Grèce et l’Italie et l’Espagne. Les prévisions de croissance pour 2012 pour l’Italie et l’Espagne sont revues à -1,5 et -1,2% respectivement. En Italie, le secteur concerné par les impayés est principalement la métallurgie. En Espagne et au Portugal, il touche le textile, la construction et la distribution.

Enfin, si l’on regarde le cas du Portugal, le fait de bénéficier des aides multilatérales n'empêche pas le risque de se détériorer. Malgré le soutien accordé par l’UE, la solvabilité de l’Etat portugais continue à se dégrader et la cure d’austérité est prolongée. Les perspectives de court terme sont sombres, notamment pour les acteurs privés qui subissent le contre coup de la crise souveraine.

Peut-on s'attendre à un tel scénario en France dans les mois à venir ?

En France, depuis la mi-2011, on voit une dégradation. La détérioration des comportements de paiements http://www.challenges.fr/monde/20120423.CHA5709/conjoncture-economique-avec-les-elections-nous-vivons-une-parenthese-selon-coface.html

 

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