Les grosses PME paient un lourd tribut à la crise
Les défaillances d'entreprises augmentent en France et touchent de plus en plus d'entreprises de taille intermédiaire (ETI) constate le dernier baromètre Coface publié jeudi 14 février 2013. À la clé un impact plus grand en matière sociale et des conséquences financières aggravées pour les débiteurs.
Principaux secteurs d'activité concernés par cette aggravation la construction et les services qui concentrent à eux seuls près des deux tiers du total des défaillances en 2012, suivis de l'agroalimentaire, l'électronique et l'informatique. En revanche certains secteurs semblent relativement épargnés comme le textile-habillement et le papier-bois pour lesquels les défaillances ont diminué à la fois en nombre et en coût.
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Le nombre de défaillances d'entreprises - 60 461 cas enregistrés en 2012, +1,1% par rapport à 2011 - devrait continuer de croître cette année affirme le groupe Coface, leader mondial de l'assurance-crédit (filiale de Natexis) - pour atteindre le chiffre record de 62 000. Une aggravation qui traduit bien évidemment la persistance de la crise qui frappe de plus en plus douloureusement les entreprises de taille intermédiaire (ETI, entre 250 et 5 000 salariés) placées au coeur du débat sur la compétitivité du tissu économique français. Au total, 45 ETI ont fait faillite en France en 2012, autant qu'en 2009, mais la taille de ces entreprises ne cesse d'augmenter. Dans le même temps le taux de défaillances des ETI (nombre de défaillances rapporté au nombre d'entreprises) tend à augmenter depuis deux ans, pour atteindre 0,99 % en 2012, alors que celui des PME a baissé progressivement à 0,80 %.
Conséquences : une facture sociale qui s'alourdit avec une hausse de 8,5 % du coût social - les pertes d'emplois - induit mais aussi une note financière plus salée (+ 11%) pour les fournisseurs des entreprises en cessation de paiement. "Ce sont des ETI de plus en plus grosses qui font faillite", constate Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface, en pointant les "handicaps structurels dont souffrent les ETI françaises". À savoir une taille limitée en comparaison avec les ETI allemandes, une faible profitabilité et un autofinancement limité par insuffisance de fonds propres. En outre, les ETI françaises sont souvent des intermédiaires dans la chaîne de production souligne Coface et souffrent de ce fait d'un pouvoir de négociation faible, notamment en matière de délais de paiement (lire encadré).
In fine, le coût social de ces défaillances s'approche désormais dangereusement du pic observé en 2009 avec http://lentreprise.lexpress.fr/difficultes-depot-de-bilan/les-grosses-pme-paient-un-lourd-tribut-a-la-crise_38605.html
Par Philippe Flamand pour LEntreprise.com, publié le 14/02/2013